Liste des orientations sexuelles – Comprendre toutes les sexualités

Parler de toutes les sexualités aujourd’hui, c’est accepter que la diversité humaine ne se résume pas à “hétéro ou homo”. Nos attirances, nos désirs, nos identités et nos expressions de genre forment un spectre, et chaque personne se situe à un point unique de ce spectre. Comprendre les différentes orientations sexuelles et les genres ne consiste pas seulement à étiqueter : c’est reconnaître des réalités vécues, respecter des parcours et apprendre à nommer ce qui existe déjà.

Qu’est-ce qu’une orientation sexuelle ?

L’orientation sexuelle décrit vers qui (ou quoi) on ressent une attirance physique, romantique ou émotionnelle.
Elle ne se confond pas avec :

• L’identité de genre (comment on se définit en tant qu’homme, femme, non-binaire, etc.)
• L’expression de genre (manière dont on présente son genre)
• Le comportement sexuel (ce que l’on fait, qui ne reflète pas toujours qui l’on est attiré·e)

Elle se situe sur un continuum : certaines personnes se reconnaissent dans une catégorie précise, d’autres se sentent “entre” plusieurs.

Pourquoi il existe “toutes les orientations sexuelles”

Historiquement, on limitait la liste des orientations sexuelles à trois catégories : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité.
Mais avec la recherche, la visibilité LGBT et la libération de la parole, de nombreuses identités ont été reconnues. Ce n’est pas une “mode”, c’est une meilleure précision pour décrire ce que les gens vivent depuis toujours.

Liste des orientations sexuelles les plus connues

Hétérosexualité

L’hétérosexualité est l’attirance pour les personnes du genre opposé. Souvent considérée comme “norme” dans les sociétés patriarcales, elle a été valorisée au point d’invisibiliser d’autres orientations. Cette centralité culturelle explique pourquoi certaines personnes découvrent tardivement qu’elles ne sont pas hétéro : elles n’avaient jamais envisagé d’autre possibilité. L’hétérosexualité peut s’accompagner de nuances comme l’hétéroflexibilité, où l’attirance dominante reste pour le sexe opposé mais où des exceptions existent.

Homosexualité

C’est l’attirance pour les personnes du même genre. Chez les hommes, on parle souvent de “gay”, chez les femmes, de “lesbienne”. Si ces termes sont aujourd’hui visibles dans les médias, il ne faut pas oublier qu’ils ont longtemps été stigmatisés, criminalisés et pathologisés. De nombreuses cultures ont pourtant reconnu depuis des siècles l’existence d’attirances entre personnes du même sexe (Grèce antique, certaines tribus amérindiennes, etc.).

Bisexualité

La bisexualité désigne l’attirance pour au moins deux genres. Elle n’implique pas une répartition égale des désirs : une personne bi peut être plus souvent attirée par un genre que par un autre, et cela peut évoluer avec le temps. La bi est parfois victime de préjugés (“indécision”, “phase”) alors qu’il s’agit d’une orientation stable et valide.

Pansexualité

La pansexualité est une attirance où le genre n’est pas un critère déterminant. Ce n’est pas “ignorer” le genre, mais considérer qu’il n’influence pas la capacité à ressentir du désir ou de l’amour. Les pansexuel·le·s peuvent être attiré·e·s par des hommes, des femmes, des personnes trans, non-binaires, ou autres identités de genre. Ce terme est souvent adopté pour signifier une ouverture totale.

Asexualité

L’asexualité est l’absence (ou la très faible fréquence) d’attirance sexuelle. Elle ne signifie pas absence de sexualité au sens d’activité : certaines personnes asexuelles ont des relations sexuelles par désir de proximité, pour leur partenaire, ou pour d’autres raisons. Le spectre asexuel inclut des nuances comme la démisexualité ou la grisexualité.

Orientations moins connues mais tout aussi importantes

Abrosexualité

Une orientation fluide dans le temps : l’attirance sexuelle peut passer d’hétéro à homo, puis à asexuelle, sur des périodes variables. Ce changement n’est pas toujours lié à des événements extérieurs : il fait partie intégrante de l’identité de la personne.

Androsexualité et Gynesexualité

Ces orientations se concentrent sur l’expression de genre plutôt que sur l’identité ou le sexe biologique.

• L’androsexualité est l’attirance pour les masculinités.
• La gynesexualité est l’attirance pour les féminités.
  Elles permettent à des personnes non-binaires ou en dehors du schéma homme/femme de mieux exprimer leurs désirs.

Demisexualité

Les personnes demisexuelles ne ressentent une attirance sexuelle qu’après avoir noué un lien émotionnel fort. Cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas ouvertes au sexe, mais que le désir naît d’abord d’une intimité psychologique.

Graysexualité

Un entre-deux entre sexualité et asexualité : l’attirance est rare, sporadique, ou liée à des conditions précises. Les personnes graysexuelles peuvent avoir de longues périodes sans attirance suivies de phases où elle se manifeste.

Lithrosexualité

L’attirance est présente mais la personne ne souhaite pas qu’elle soit réciproque ou consommée. Cela peut être lié à une préférence pour la distance émotionnelle ou à une expérience plus esthétique du désir.

Skoliosexualité

Attirance envers les personnes non-binaires ou en dehors des genres homme/femme. Ce terme est récent et utilisé surtout dans des cercles militants ou éducatifs.

Sapiosexualité

Attirance fondée avant tout sur l’intelligence et les échanges intellectuels. L’aspect physique compte moins que la stimulation mentale et la profondeur des discussions.

Omnisexualité

Attirance envers tous les genres, mais en intégrant le genre comme un élément perçu et parfois valorisé dans l’attirance.

liste élargie des genres LGBT (identité de genre)

Pour comprendre toutes les orientations, il faut aussi connaître les genres :

Identité de genre et sexualité : un lien qui complexifie la carte

On ne peut pas comprendre toutes les orientations sexuelles sans connaître les identités de genre : cisgenre, transgenre, non-binaire, agenre, bigender, genderfluid, genderqueer, etc. Ces identités influencent parfois la manière dont on se définit sexuellement, mais pas toujours.

Pourquoi mettre des mots est essentiel

Les mots sont plus qu’un vocabulaire militant : ils offrent aux individus la possibilité de se voir dans un miroir linguistique. Nommer une orientation permet de légitimer une expérience et de créer un sentiment d’appartenance. C’est aussi un outil pédagogique pour faire reculer les préjugés et rendre visible la pluralité humaine.

Ce qu’il faut retenir sur les orientations sexuelles

Reconnaître et comprendre toutes les sexualités n’est pas une lubie moderne : c’est un acte de respect envers la complexité humaine. Chaque orientation est une manière de vivre le désir et l’amour, façonnée par l’histoire personnelle, la culture, et l’identité. Plus on prend le temps d’écouter et de nommer ces réalités, plus on contribue à une société où chacun peut exister sans avoir à se justifier.

Les orientations sexuelles ne sont pas des “cases” où l’on s’enferme, mais des points de repère pour mieux se comprendre et mieux se relier aux autres. Que vous soyez en exploration, solidement ancré·e dans une identité ou réticent·e à vous étiqueter, vous avez le droit de définir — ou non — votre expérience. Et c’est dans cette liberté que réside la véritable richesse de la diversité sexuelle et humaine.